La ville de Gibellina – son nom vient de l’arabe جَبَل = Gebel (montagne) et Zghir (petite) – a été fondée par des colons grecs sur cinq collines vers 300 av. J.-C. Elle a été entièrement détruite par le séisme de janvier 1968, et a été reconstruite un peu plus bas dans la vallée dans une architecture contemporaine dite brutaliste, qui lui vaut depuis une renommée internationale. Cette nouvelle ville s’appelle Nuova Gibellina.
Si vous voulez plus d’informations sur les œuvres ou gestes architecturaux ou sur l’histoire étonnante de cette ville, voyez la page française de la wikipedia « Gibellina« .

Cette percée au milieu d’une barre d’immeubles sera notre porte d’entrée pour une brève visite.

Très vite on a l’impression que chaque point de vue doit pouvoir offrir au promeneur la vue et la saisie de plusieurs oeuvres et perspectives.



Il y a bien ça et là quelques commerces pour que la vie soit possible, quelques zones résidentielles, d’autres en immeubles, mais on a plus le sentiment d’évoluer dans un décor de cinéma, ou d’art contemporain, que dans une ville « habituelle ».
Le fait que cet « habituel » soit déconstruit à chaque regard nous amène à penser que plus que la somme des oeuvres créées, posées, insérées ici un peu partout, c’est la notion même de ville que ce projet questionne et met à l’épreuve.

Une étrangeté comme surgie d’un pont de bateau qui ne fumerait pas.

Ce pilier de structure placé devant la fresque, l’obture, la masque, et rends impossible sa photographie.

Cette grande place où le vide ne comble pas mais creuse.

Ces deux vantaux ouverts comme des coulissants laissent passer les voitures sous ce bâtiment – pont – noeud routier – tunnel tout au fond…
Le site de l’ancienne ville (que nous n’avons pas visité), abandonné par les habitants, est transformé en mémorial dédié aux victimes du tremblement de tere. C’est une œuvre d’Alberto Burri, le Grande Cretto réalisée entre 1985 et 1989. Ce monumental land art prend la forme de blocs de ciment blanc (coltre) qui recouvrent le flanc sud sud-est de la montagne selon la forme d’un quadrilatère irrégulier de quelque 300 mètres sur 400.
Dans le ciment ont été tracées de grandes tranchées, de 1,60 mètre de profondeur et de 2 à 3 mètres de largeur, permettant aux visiteurs de circuler. Elles suivent le tracé des rues de l’ancienne ville, et permettent de restituer l’idée du village avant le tremblement de terre.
Voilà pourquoi, ici comme ailleurs, il faudra revenir…