Retour sur l’Etna aujourd’hui, mais plus haut cette fois-ci. On se gare vers le refuge Sapienza, près du départ du télécabine qu’on ne prendra pas. A soixante quinze euros la montée, partielle, qu’il faut ensuite compléter en 4×4, puis à pieds avec guide pour le sommet, ça coupe un peu l’envie d’une ballade légère.
On ira marcher en direction des Monts Calcarazzi, entre 2000 et 2500 mètres d’altitude. Plusieurs sentiers, plusieurs choix, et comme très peu de monde sort du circuit habituel, ça devrait être une belle ballade. La limite autorisée pour les promeneurs sans guide est fixée à 2700 mètres d’altitude, on ira donc pas au sommet mais assez haut pour avoir une vue large et loin et goûter un beau moment.
On part avec deux gourdes, un couvre chef, nos chaussures de marche, un sweet chaud et un coupe vent chacun, et nos deux arancine al ragù, des fois qu’on soit pris par la faim 😉

On atteint en une vingtaine de minutes de marche le bord du cratère de 2001. Pas mal de monde à cette en fin de matinée. La vue est déjà impressionnante ! Que l’on regarde vers la mer au sud, ou vers les sommets de l’Etna au nord, la démesure des lieux est pénétrante. Le fort vent de sud nous rappelle si besoin était, qui sont les maîtres ici.

Même la jeune Hittite, qui en a pourtant vu d’autres, peine à garder l’équilibre.

C’est le cratère de l’éruption de 2001, dont on voit sur les images suivantes, l’énorme colonne de lave figée qui dévale en chaos sur une douzaine de kilomètres. Elle s’est arrêtée près de la ville de Nicolosi.

Tout est tellement hors normes ici, le sol gris de poussières de lave qui crisse sous les pieds, la nudité et l’aridité des sols, les couleurs de souffre sur les rochers saillants, les taches de verdure entre eux, les touffes de fleurs, bouquets de chardons, et le sommet de l’Etna qui semble toujours aussi lointain…

Le versant sud-est serait le plus fragile dans ses sous couches, pour porter le poids considérable du volcan, ce qui fait craindre aux géologues un effondrement possible à cet endroit. Dans un tel scénario, un tsunami énorme s’en suivrait dans toute la Méditerranée. Bon, l’histoire de l’Etna s’étend sur 500.000 ans, et l’observation des scientifiques indique un enfoncement annuel de la bête de 14 millimètres. Ces deux valeurs ne nous disent pas grand chose, à nous, non spécialistes, si ce n’est qu’elles nous semblent toutes les deux dérisoires ou impensables.

Ces lignes, formes, courbes, pliures, matières : éther bleuté blanc, charbon gris noir.

La végétation s’accroche, rase mais ancrée.


Dans cette direction, nous allons monter vers ce qui doit être l’un des Monti Calcarazzi.

Bien peu de fleurs ont encore leurs couleurs, la plupart sont desséchées et recroquevillées.

Ici, seulement des touffes rases, des rochers en chaos.

Un passage dessiné dans la cendre de la pente.
Encore un ressac et on devrait déboucher sur un cratère.

Le voici, à 2.200 mètres d’altitude. Côté sud-Est.

Avec ces drôles de gargotes qui en contrôlent le passage.


Vue côté nord-ouest. Par dessus le bord du cratère, pour la première fois, l’un des trois sommets de l’Etna paraît accessible, mais certainement à plusieurs heures d’ici. Dans ses pentes, on croirait presque un pâturage, aux herbes souffrées…


Le cratère encore.

Et puis la redescente, avec vue sur d’autres cratères.





C’est le moment du casse croûte. Deux arancine al ragù. Miam 😋


Et il faut bien redescendre. On s’arrête dans un bois de châtaigners pour en ramasser un peu. Colchique dans les prés fleurissent fleurissent, c’est la fin de l’été.
Demain on filera vers les gorges de l’Alcantara !