On a quitté ce matin le giron de l’Etna, en le contournant par le sud sud-est. Une petite route très variée, bordant des cultures de noisettes, des vignes beaucoup, des châtaigniers, dont le miel d’ici a le parfum. Beaucoup de virages, de villages traversés, à 30 km heure de moyenne, ce qu’il faut pour passer doucement d’une ambiance à l’autre.

Puis le village de Castiglione Di Sicilia nous fait signe de loin, installé sur son promontoire. Petit crochet pour le découvrir.

La partie basse du village, classé parmi les plus beaux villages d’Italie, semble abandonnée. Beaucoup de maisons entières sont vides, en déshérence.

La montée par les escaliers piétonniers permet de humer l’ambiance, qui se réchauffe à mesure qu’on monte.

Le coeur du village est animé, fragilement, mais vivant.

L’Etna au loin fume comme à son habitude. Je vois une voiture en restauration dans un garage, je m’approche, c’est une 2cv, le mécanicien vient causer un peu vieilles voitures. Vous venez d’où ? Vous êtes montés à l’Etna ? Il me dit d’un air un peu triste qu’on y monte en téléphérique et en 4×4. Et notre village il vous a plu ? Il n’attend pas la réponse et me dit qu’on y est bien ici. On parle encore un peu suspensions Citroën et se salue.

Tout en haut, c’est le château sur son rocher, on pourrait plutôt dire, dans son rocher.


Une exposition a lieu à l’étage, sur les savoirs faire locaux, avec un large focus sur la broderie.



On prend congé et se remet en route pour les gorges de l’Alcantara, toutes proches.

Ici au coeur des gorges, juste après la descente par l’escalier, par l’accès à gestion communale. On peut remarquer que l’accès reste parfaitement invisible sous la végétation.

A une centaine de mètres, l’accès aux mêmes gorges par une gestion privée (de tout respect pour l’environnement). On se demande comment un permis de construire a pu être délivré pour cet horrible pilier ascenseur, mais surtout comment ils ont pu privatiser jusqu’au droit de passage sur la rive de l’Alcantara. On doit donc retirer nos chaussures et traverser pieds nus devant cette verrue en béton.

Un peu plus loin, la nature reprend ses droits, et nous nos bains.


L’eau est à 9 degrés, ce qui limite la durée des bains 😁

A l’autre bout, en amont de l’entrée donc, on peut remonter dans un défilé aux roches plissées, de toute beauté.


Mais là aussi, la température de l’eau dissuade assez vite l’exploration des gorges.

Le camping que nous visons est au niveau de San Biagio, mais on doit avant d’y parvenir, grimper deux cols. On y passera par une route vraisemblablement délaissée par la région depuis quelques années, mais à petite vitesse et beaucoup de prudence, on se faufile dans des paysages arides et élevés, où les châtaigniers cèdent du terrain aux résineux et où apparaissent les perches de déneigement le long des routes. Les vaches et les chèvres sont les maîtresses des lieux, alors on file doux.