L’auto du voyage en Arménie en 2023 était une Subaru Forester, SV ou génération 4 de 2013. C’est un break 4×4 permanent à motricité adaptative, boîte automatique CVT, moteur essence 2 litres boxer (4 cylindres à plat). On a fait avec elle 7.000 km en différentes conditions de pistes en Camargue et de neige en montagne avant de partir en voyage. On a eu le temps de voir qu’elle était économe avec une conduite coulée. Elle consomme en moyenne (avec la galerie, les 2 coffres de toit avec déflecteur) 6.4 l. en campagne, 7,4 l. en montagne, 8,4 l. sur autoroute (120-130) et 9,4 l. en ville (ne me demandez pas pourquoi le 0,4, je ne le sais pas, mais je l’ai constaté !). Nous l’avons achetée d’occasion chez un concessionnaire Subaru en province. La voiture avait 76.000 km et était importée d’Allemagne, car on en trouve peu en France sur le marché de l’occasion. On voit beaucoup de ces voitures en pays de montagne parce qu’elles y excellent sur la neige et sur tous les terrains glissants. On en a vu beaucoup en Haute-Savoie, en Suisse et en Slovénie par exemple. Elles sont très populaires en Finlande, Norvège, Suède, Islande et bien sûr au Canada ! On en voit aussi en Albanie et Turquie, en Géorgie, toujours dans les régions montagneuses !
Cette voiture nous a parfaitement emmenés jusqu’en Arménie et Géorgie via les Balkans, l’Albanie, la Grèce et la Turquie, par des routes bien cassantes, avec des nids de poule XXL à volonté et dans les endroits les plus inattendus, sans aucun problème… Mais à peine rentré de voyage, je la porte chez le concessionnaire Subaru le plus proche de chez nous, et il découvre là que la voiture a été auparavant accidentée et porte des traces évidentes de réparations… très approximatives : elle a — entre autres choses — un longeron arraché et encore tordu… Après lui avoir envoyé des photos, le concessionnaire me l’a reprise et remboursée y compris les frais, et ce, sans sourciller.
Après ces mésaventures de vice caché, il nous a fallu quelque temps de réflexion pour nous tourner vers l’achat… de la même voiture (Subaru), même modèle (Forester SV), même couleur (le hasard), mais un peu plus récente (2017). Pourquoi ? Parce qu’à la fois, c’est une excellente voiture de voyage où l’on peut dormir confortablement à deux, tout en gardant un gabarit raisonnable de break ; et que l’aménagement réalisé (plate-forme couchage et rangements intérieur ainsi que la galerie avec ses deux coffres et la réserve d’eau pour la douche) pouvaient s’installer sans aucune modifications !
D’origine, la voiture est en 5 places, banquette 2/3 1/3 avec un coffre spacieux. Il y a deux écoles pour l’aménager façon Van pour pouvoir y dormir confortablement et pour que l’installation soit facilement démontable pour remettre les sièges d’origine au moment du contrôle technique :
1-Laisser les sièges arrière et poser une plateforme au-dessus des sièges rabattus, mais on perd alors beaucoup de hauteur sous plafond ainsi qu’en volume de rangement, car la banquette rabattue ne permet pas d’avoir une planéité pour le couchage.
2-Retirer les sièges arrière pour obtenir une plateforme parfaitement plate, pouvoir s’assoir sur le lit et obtenir en dessous, 2 belles zones de rangement à l’endroit de la banquette arrière. C’est l’option que nous avons choisie. C’est un peu de montage-démontage, mais rien de difficile.

La plateforme du lit est réalisée en contreplaqué de peuplier de 18 mm d’épaisseur, simplement poncée et cirée (ici recouverte d’un tissu). Elle est composée de 3 panneaux articulés sur charnière à piano dont seul le central est fixe, arrimé à partir des attaches de sièges arrière. On voit aussi côté droit, un auvent maison réalisé avec 2 anciens piquets de tente et une bâche déperlante de 3×2 mètres à 4 œillets dans les angles. Sur la voiture, la fixation amovible est assurée par 2 ventouses (on en voit une orange sur le hayon arrière, la seconde est sur le pare-brise).

Les 2 autres panneaux amovibles donnent accès à l’espace de rangement arrière (ci-dessus) très profond même en conservant la roue de secours à galette à sa place ainsi qu’à l’espace avant correspondant à l’assise de banquette arrière. Deux rallonges articulées permettent, en avançant les sièges passager et conducteur, d’allonger le couchage de 1,70 m à 1,90 m. Ces deux rallonges sont indépendantes et réglables en inclinaison, pour offrir une position de lecture (tête relevée) et une autre de couchage (plate).
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Ci-dessus, on voit bien la seule partie centrale qui est fixée sur le châssis de la voiture (les 2×3 vis correspondant aux fixations sièges arrière). Les autres parties sont relevables pour accéder au rangement.

La rallonge de couchage gauche ici en position de conduite, repliée sur elle-même et permettant le réglage complet toutes positions du siège avant.

La même rallonge gauche ici en position de couchage. On voit qu’elle recouvre les bagages et son pied pliable s’appuie sur le plancher de la voiture. La cordelette blanche est reliée à un minipalan à cliquet, passé autour des deux pieds d’appuie-têtes, permettant de régler à volonté l’angle de la rallonge têtière. Ce que nous avons perdu en rangement dans la voiture du fait du couchage qui reste en permanence, nous l’avons récupéré grâce à 2 coffres fixés sur les barres de toit.

Les coffres droit et gauche sont identiques, ce ne sont pas des coffres de voiture, mais des coffres industriels étanches de fabrication allemande (longueur 120 cm, largeur 50 cm) relativement plats (17 cm utiles intérieur), ce qui permet à la voiture de rester sous la barre des 2 mètres de hauteur (1,97 cm) : nécessaire pour les parkings ou les traversées en bateau, et plus économe en carburant.
Une plaque de PEHD ( plastique industriel souple et résistant) fixée à l’avant des coffres, sert de déflecteur d’air pour un roulage silencieux et un meilleur coefficient de pénétration dans l’air qui n’entraîne que 0,2 litre aux 100 de consommation supplémentaire.
La galerie repose sur la base d’une paire de barres transversales acier Mont Blanc sur lesquelles viennent se fixer des rails à crémaillère pour étagères en acier de section « U » qu’on trouve (en peinture époxy blanc ou noir) en grande surface de bricolage, ainsi que les brides filetées en « U » diamètre 8, écrous nylstop et rondelles inox des fixations et des cales tronçonnées dans une barre 10×10 mm de section carrée pleine en PVC, et qui permettent d’assouplir les jonctions acier plastiques des brides/crémaillères/coffres.
Au milieu des 2 coffres prend place un réservoir de douche de 14 litres. Il a été réalisé avec du tuyau de PVC de plomberie (diamètre 100, celui des évacuations WC) avec deux trappes de visite à visser. L’une, supérieure à l’avant de la voiture pour remplir l’eau, l’autre à l’arrière de la voiture, sur laquelle est fixé un robinet à raccord rapide et flexible souple et douchette. Le tube qui sert de réservoir a été percé en son sommet pour recevoir une valve de gonflage de type Schraeder, ce qui permet, avec un gonflage entre 2 et 3 bars, d’avoir la pression suffisante pour une douche. On trouve différents tutoriaux sur YouTube. Elle fonctionne très bien.

On voit ici que les barres de fixation du coffre gauche se prolongent et servent de support au jerrycan d’essence rouge de 5 litres. On voit juste après, l’arrière du réservoir d’eau pour la douche avec son robinet rouge. Celui-ci est fixé, tout comme chaque coffre, sur deux profilés en « U » (crémaillères d’étagères en acier). Le réservoir d’eau tient sur celles-ci par 3 arceaux de tiges filetées de diamètre 6 gainées de durite essence caoutchouc pour automobile afin de ne pas écraser le PVC du réservoir et de créer une attache ferme, mais restant souple.
Pour la nuit, 2 jeux de 2 moustiquaires noires élastiques, permettent de « coiffer » les 4 portières (intérieur/ extérieur). Trois avantages : pouvoir ouvrir les fenêtres s’il fait chaud, tout en étant protégés des moustiques et (relativement) de la lumière extérieure.
Quelqu’un de mal intentionné pourrait profiter de l’ouverture des fenêtres pour s’introduire dans l’auto ? Deux lumières solaires à LED, 1 de chaque côté de la voiture, fixées sur les coffres de toit, s’allument en cas de détection de mouvement dans un rayon de 3 mètres et à 180 degrés. Suffisant pour dissuader le vol d’opportunité.
Voilà pour l’essentiel, la voiture ainsi équipée est vraiment très praticable, même si elle reste un espace contraint et contenu, elle est confortable. Pour le couchage, nous avons fait le choix d’y placer nos 2 matelas gonflables Quechua à petits boudins très efficaces et qu’on utilise en tente depuis quelques années déjà.
Pour les grandes chaleurs et comme les voitures montent vite en température au soleil, on a installé à l’intérieur 2 ventilateurs rechargeables en USB, à 3 vitesses, qui permettent de respirer correctement en organisant un courant d’air.